Approche globale des facteurs associés à l’infertilité et l’infécondité chez la vache laitière: importance relative des facteurs nutritionnels et des troubles sanitaires dans les élevages de l’île de la Réunion
Approche globale des facteurs associés à l’infertilité etl’infécondité chez la vache laitière: importance relativedes facteurs nutritionnels et des troubles sanitaires dansles élevages de l’île de la Réunion
Thèse
Pour obtenir le grade de Docteur de l’Université Montpellier II Discipline : Biologie des populations et écologie Formation doctorale : Biologie de l’évolution et écologie Ecole doctorale : Systèmes intégrés en Biologie, Agronomie, Géosciences, Hydrosciences, Environnement Approche globale des facteurs associés à l’infertilité et l’infécondité chez la vache laitière: importance relative des facteurs nutritionnels et des troubles sanitaires dans les élevages de l'île de la Réunion Présentée et soutenue publiquement
par Emmanuel TILLARD
Le 13 septembre 2007
Jury
ML Navas, Professeur, SUPAGRO, Montpellier Présidente
C Ducrot, INRA, Clermont-Ferrand Theix Rapporteur
H Seegers, Professeur, INRA-ENVN, Nantes Rapporteur
JB Coulon, INRA, Clermont-Ferrand Theix Examinateur
D Richard, CIRAD, Montpellier Examinateur
F Bocquier, Professeur, SUPAGRO, Montpellier Directeur de thèse
Introduction
Depuis sa création, la filière de production laitière de la Réunion a connu une forte
augmentation de sa productivité. L’amélioration génétique, l’augmentation des
effectifs des élevages, la spécialisation des ateliers, l’utilisation accrue d’intrants
alimentaires et le recours à l’insémination artificielle ont abouti à une intensification
de la production, dans un contexte non limité par des quotas laitiers, et à la
professionnalisation de l’activité des éleveurs.
Toutefois, ces changements rapides des conditions d’élevage se sont traduits par
une nette détérioration des performances de reproduction des vaches laitières.
Durant les années 1990, les paramètres de fécondité et de fertilité se sont
progressivement éloignés des objectifs de reproduction habituellement fixés en
zones tempérées pour l’obtention d’une productivité satisfaisante, au point de
compromettre le résultat technico-économique de certaines exploitations. Plus
récemment, en 2002, la sub-fertilité des troupeaux a été incriminée par la filière pour
expliquer le ralentissement voire la stagnation de la progression de la quantité totale
de lait collectée à l’échelle de l’île, qui n’avait pourtant cessé de progresser durant les
deux dernières décennies, tout comme les niveaux de production individuelle.
Le constat d’infertilité est aujourd’hui bien établi à l’échelle du troupeau laitier.
Néanmoins, les facteurs qui en sont à l’origine demeurent encore mal connus, même
si comme en Métropole, une partie peut être attribuée à l’accroissement du potentiel
génétique laitier des animaux. Un suivi des performances individuelles de
reproduction mis en place par le CIRAD entre 1988 et 1996 dans 50 exploitations
laitières n’a permis de mettre en évidence que l’effet de facteurs structurels comme
la nature de l’insémination, le rang de lactation, la saison, ou l’origine de l’animal,
autant de facteurs sur lesquels les possibilités d’action restent limitées [Tillard et al.,
2000a]. Aujourd’hui encore, des bilans de reproduction sont régulièrement établis
dans une grande proportion d’élevages laitiers. S’ils permettent à l’éleveur de
connaître son niveau de performance global et d’en suivre l’évolution dans le temps,
ils n’apportent aucun élément précis sur l’origine de l’infertilité, en particulier sur le
rôle de l’alimentation ou des troubles sanitaires postpartum.
Dans un tel contexte, une action de recherche a été entreprise par le CIRAD-EMVT
afin d’identifier les causes de l'infertilité dans les exploitations laitières et de proposer
à terme des recommandations adaptées à la situation locale.
L’étiologie de l’infertilité est complexe, de type multifactorielle, et potentiellement
variable d’un élevage à un autre ou d’un animal à l’autre. Jusqu'à présent, l’étude
étiologique de l’infertilité s’était limitée à des investigations sur le rôle de certaines
pathologies infectieuses comme la chlamydiose ou la fièvre Q. Or, les déterminants
de l’infertilité et de l’infécondité des vaches laitières sont nombreux et ne se limitent
pas aux aspects sanitaires. A la Réunion, les contraintes alimentaires spécifiques
auxquelles les éleveurs doivent faire face (pénurie foncière et déficit fourrager
chronique, qualité des fourrages tropicaux et des fourrages cultivés en général, forte
proportion d’aliments concentrés dans la ration, absence de rationnement
individualisé) montrent qu’un accent particulier doit être porté sur les facteurs
nutritionnels.
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